Sortie vélo du 13 octobre 2020

Canis tempore ! Par un temps de chien…

« Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux et son bœuf lentement »… Sous la pluie s’en vont trois accompagnateurs et vingt élèves de 5emeB, chauds-bouillants et impatients de découvrir le parc de Sceaux. Le début est  prudent avec une remontée à pieds jusqu’à la station de métro, derrière laquelle passe la fameuse coulée verte. Les banlieusards s’activent et gagnent leur lieu de travail à pieds, à vélo, en bus, en tramway et en voiture.

Première côte : les selles se dévissent, les articulations souffrent. M. Delporte avise un garage et fait remettre dans l’axe la selle mal ajustée d’un élève. Le temps ne s’arrange pas mais le moral du groupe est au beau fixe. Il n’est pas 9 heures et les chips sont déjà sorties ! Ca y est, c’est la descente ! Les freins crissent. Horreur, la voie est coupée. On donne un coup de frein puis de guidon et le peloton s’étire comme un rouleau de réglisse.

Franchissement des grilles du Parc. Il n’y a quasiment personne ! Deux arrêts culturels. Devant le pavillon de Hanovre, pavillon à la réputation sulfureuse qui se trouvait Boulevard des Italiens et qui a été entièrement démonté et remonté dans le parc. Puis devant l’aigle d’Arménie qui commémore le génocide dont ont été victimes les Arméniens en 1915. Le grand bassin est en restauration et le paysagiste Le Nôtre doit apprécier  que l’on prenne, trois siècles et demi plus tard, soin de son parc, de ses jardins à la française, de ses grandes allées bordées de peupliers, de ses bassins où nagent des carpes. Il pleut de plus en plus fort.

Par chance près de l’octogone on aperçoit un toit caché dans les bois. Nous nous y réfugions et y déjeunons. Des chorégraphies s’ébauchent, les langues se délient. Les adeptes d’un menu végétarien fraternisent avec les mangeurs de saucissons ! Petite accalmie… Allez courage ! Nous remontons sur les vélos.

Non ce ne sont pas Remus et Romulus mais Castor et Pollux. Puis c’est ensuite Apollon qui tente de saisir Daphné avant qu’elle ne soit changée en laurier. Oreste parle avec Electre. Un Galate en finit avec la vie. Les statues récemment restaurées sont bien là, toutes ruisselantes.

Nous montons à l’assaut du château. Une statue de Commode déguisé en Hercule, reconnaissable à sa massue et à la dépouille du lion de Némée dont les pattes sont croisées sur le torse de l’empereur, nous toise. Il y une exposition de photographies ou plutôt d’autochromes qui appartiennent à la fondation Albert Kahn. Nous retrouvons des cosaques ainsi qu’un cavalier mongol. Un autochrome montre le temple du dieu Bêl à Palmyre à l’époque où il n’avait pas été réduit en sucre en poudre.

Un gladiateur de bronze, au pied rongé par l’humidité, n’a même plus son bouclier pour se protéger de la pluie.

Tour de l’orangerie.

Place au jeu du cirque : Des courses de vélo sont improvisées sur le grand parterre qui s’étend au pied du château. Au début les compétiteurs ne se bousculent pas mais peu à peu les participants se font plus nombreux.

Il est l’heure de rentrer. On en a plein les bottes. Arrêt à Fontenay aux roses ou le peintre Pierre Bonnard est né. On apprend que les Boucicaut habitaient Fontenay, eux dont Zola s‘est inspiré pour écrire son roman Au bonheur des dames.

1515, ce n’est pas Marignan mais l’heure indiquée à nos montres en arrivant devant le collège.

M. P. Kempf